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[Conviviale] – La France en crise politique : pourquoi et comment en est-on arrivé là ?
17 septembre - 18 h 30 min - 20 h 30 min
Cette conviviale aura lieu le mardi 17 septembre à 18h30.
Le thème sera : La France en crise politique : pourquoi et comment en est-on arrivé là ?
Pour débattre de cette question, nous accueillerons Dominique Schnapper, auteure d’un livre récent intitulé Les Désillusions de la démocratie (éditions Gallimard). Elle
s’entretiendra avec un interlocuteur dont le nom sera communiqué très bientôt.
Voici le lien permettant de se connecter à la réunion par zoom :
Le lien : https://us02web.zoom.us/j/
Le code d’accès : 084833
Notre invité
Invitée : Madame Dominique Schnapper
Docteur en sociologie, elle a été directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), présidente du musée d’art et d’histoire du judaïsme et présidente de l’institut d’études avancées de Paris.
Elle a été membre du Conseil constitutionnel de 2001 à 2010, de février 2016 à janvier 2019 elle est présidente du conseil scientifique de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH). Elle a été nommée en 2018 Présidente du Conseil des sages de la laïcité par M. Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale. Le Conseil est chargé de préciser la position de la position de l’institution scolaire en matière de laïcité.
Madame Schnapper est la fille de Suzanne et Raymond Aron.
Elle évoquera avec nous son dernier livre.
Les Désillusions de la démocratie ; Ed. Gallimard ; Paris 2024
Dans son introduction, l’auteure cite Montesquieu : « la démocratie a deux excès à éviter : l’esprit d’inégalité … et l’esprit d’égalité extrême … »
L’ouvrage est divisé en trois parties : l’idée démocratique, l’incomplétude démocratique, le principe républicain reconsidéré.
1 et 2- Il ne faut pas être grand clerc pour saisir la différence entre l’idéal démocratique énoncé et la réalité vécue. Déclarer que tous les hommes naissent libres et égaux relève d’un idéal à l’origine de frustrations extrêmes, car face à la réalité, aux contraintes du collectif, les désirs subjectifs ébranlent les institutions politiques…
Le modèle de la social-démocratie – plutôt prometteur après la deuxième guerre mondiale au point de jouer un rôle important lors de la création de l’UE – s’est affaibli au fil du temps, moins apprécié à cause de ses limites inévitables et supplanté, en partie, dans l’esprit de la population par les réseaux sociaux à l’origine de bien des frustrations provoquées par cet univers idéalisé.
3- Dans l’introduction à la troisième partie « Le principe républicain reconsidéré », on lit p.159 « La caractéristique de la critique depuis les dernières décennies est de mettre en cause non seulement les imperfections et les manquements de la société démocratique, mais aussi le principe lui-même, et de le faire paradoxalement au nom des valeurs de la démocratie. »
La démocratie se cherche – en passant par l’histoire, les guerres de colonisation, l’exploitation par l’esclavage, le racisme – ni Dieu, la patrie ou la tradition ne sont plus guère évoqués – pour trouver du sens à la vie, s’approprier un projet pour sortir d’un quotidien morose. On entend partout le même slogan, vivre la différence comme richesse, se concentrer sur les valeurs de la modernité comme l’égalité entre hommes et femmes, réduction des inégalités insupportables, intégration (assimilation ?) des migrants. L’homme démocratique va jusqu’à revendiquer de se choisir lui-même, librement, indépendamment de sa nature biologique.
Il suffit de regarder autour de soi pour comprendre que les difficultés s’accumulent. L’Europe est contestée sinon menacée par le rejet du reste du monde. Le changement climatique rend le futur incertain.
L’interrogation inquiète de l’auteure se veut un appel à la raison, au respect, la tolérance. Est-ce un aveu de faiblesse ? Plutôt – sans doute – l’espoir de voir le monde arriver à maturité, capable de se prendre en main pour faire face ensemble.
Pour aller plus loin :
Entretien avec Dominique Schnapper. Le 1, numéro 511, mercredi 4 septembre 2024.
Il faut accepter le principe du compromis, faute de quoi il ne peut pas y en a voir.
Oui à un « Parlement des citoyens » – Réponse à Dominique Schnapper. Thierry Pech. Telos, 25.11.2021.
Citoyens et partis après 2022 – Éloignement, fragmentation – Sous la direction de Vincent Tiberj, Ed. PUF, 2024
Les Européens et leurs valeurs – Entre individualisme et individualisation – Sous la direction de Pierre Bréchon, Ed. PUG, 2023
Sur le rôle des partenaires sociaux, voir : Révolution – C’est notre combat pour la France. Emmanuel Macron. XO Éditions, Paris 2016 ; p. 151 :
« En somme, je crois que l’État doit accorder bien plus de place aux partenaires sociaux en ce qui concerne la négociation sociale, la régulation dans l’entreprise et l’accompagnement des actifs, et moins de place en ce qui concerne la gestion du système. Cela sera un rude combat. Car cela fâchera ceux qui en vivent. Mais cela libèrera toutes celles et tous ceux qui sont aujourd’hui bloqués. Il n’y a donc pas à hésiter. Ce sera l’un des plus importants chantiers que nous aurons à mener.
Il ne s’agit pas non plus d’être dogmatique. Il n’y a pas de raison de mettre fin par principe, à la participation des partenaires sociaux à la gouvernance, mais bien de modifier les équilibres actuels. En ce qui concerne la maladie, par exemple, la gouvernance est équilibrée et satisfaisante. »