Rencontre
Tous les ans, Démocratie & Spiritualité organise, à l’aube de la nouvelle année, sa réunion SOL INVICTUS, dont le nom s’inspire du culte choisi par l’empereur Aurélien au IIIe siècle pour aider son empire à retrouver une certaine unité dans le renouveau. A l’image du soleil dont on fête le retour fin décembre.
J’ai eu le plaisir d’y rencontrer Hamdam Nadafi, Directrice du Bureau des Affaires Extérieures des Baha’is de France, qui me parle de sa religion, le Bahaïsme plus couramment appelée la foi bahá’ie, religion dont la mission, inspirée par le fondateur Baha’u’llah (1817-1892), est « d’éduquer l’humanité afin de la préparer à l’étape de cette civilisation mondiale qui n’est rien moins que l’ère de paix et de justice mondiales annoncées dans les écritures sacrées depuis des temps immémoriaux ».
Spirituelle, créative et concrète, fondée sur le principe de l’unité de l’humanité, cette nouvelle religion s’est répandue dans la quasi-totalité des pays et territoires du monde. Née en Perse en 1844, son centre administratif et spirituel se situe à Haïfa et Acre en Israël, où Baha’u’llah avait été exilé. La mission du fondateur a été poursuivie par son fils et son petit-fils, elle est aujourd’hui assumée par la Maison universelle de justice, constituée pour la première fois en 1963 à Haïfa.
Les Baha’is n’ont pas de clergé. Leur communauté est organisée autour d’un système administratif mondial, national et local régi par des institutions composées de 9 croyants élus pour leurs qualités et leur engagement. L’élection est annuelle ou tous les 5 ans au niveau mondial. L’institution et son processus décisionnel collectif sont investis de l’autorité, et non des personnes élues. Les décisions sont prises par consensus lors de réunions (consultations) où chacun peut développer ses capacités d’écoute, de réflexion. Les membres sont appelés à contribuer à la vie de la société et participer au débat public pour favoriser la paix et l’unité.
Leur but est de réaliser la paix mondiale qui n’est pas seulement possible mais inévitable selon la promesse formelle de Baha’u’llah : « Ces luttes stériles, ces guerres ruineuses passeront et la Paix suprême viendra ».
Grâce aux contacts de Hamdam, j’ai pu être l’hôte d’une réunion de prière dans la communauté de la Celle Saint-Cloud. Elle se tient dans la maison d’un ménage baha’i, Valérie et Ulrich Zahrai-Liot, jeunes et moins jeunes venant de continents différents forment l’assistance. Après les présentations d’usage, courte information sur le temps de jeûne à venir en mars, prescrit pour tous à partir de 15 ans. Échange sur le sens du jeûne – purifier le corps pour ouvrir l’esprit pour le dire le plus simplement possible – pratiqué dans de nombreuses religions.
Avant de terminer par un goûter délicieux, prières et chants concluent la réunion.
« La terre n’est qu’un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens », dit Baha’u’llah.
Proposition de verbatim retranscrit par Valérie Zahrai-Liot : « Ce qui m’a toujours profondément touchée dans la foi baha’ie, c’est cette croyance en une seule et même foi qui traverse les âges et se manifeste à travers les prophètes, comme en témoigne cet extrait des écrits de Baha’u’llah « Sache en n’en point douter que ces prophètes en leur essence ne font qu’une seule et même personne. Leur unité est absolue. Dieu le créateur dit « il n’y a de distinction d’aucune sorte entre les porteurs de mon message. Ils n’ont tous qu’un seul et même objet et le secret de l’un est le secret de l’autre. Chaque prophète que le Tout Puissant Créateur a décidé d’envoyer aux peuples de la Terre reçoit avec son message la mission d’agir de la façon qui convient le mieux au temps où il apparaît. »
Valérie Zahrai-Liot, Monika Sander-Wonneberger