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Editorial L196 :De quoi Démocratie & Spiritualité est-il le nom ? par Daniel Lenoir

De quoi Démocratie & Spiritualité est-il le nom ?

Il y a quatre ans D&S célébrait avec presqu’une année de retard, ses 25 ans d’existence : « stop ou encore ? », telle était la question que se posaient les organisateurs. Aujourd’hui la question ne se pose plus : le travail engagé depuis a montré la pertinence de l’intuition des fondateurs, il y aura trente ans cette année (1). La création d’une collection « Démocratie & Spiritualité » avec notre partenaire « Les éditions de l’Atelier » en sera la manifestation la plus symbolique.

Les défis pointés dans le texte d’orientation (2) de 2019 sont devenus plus cruciaux qu’ils ne l’étaient déjà à l’époque (3) : qu’il s’agisse de la violence guerrière, de la crise de la démocratie ou de l’apathie environnementale, pour ne parler que de ceux-là, nous faisons l’expérience du tragique. Bien plus qu’en matière sanitaire ou en matière financière, nous sommes face à des risques systémiques mais nous ne consacrons hélas ni les mêmes moyens, ni la même énergie pour y faire face. Face à ces risques les enjeux du trentième anniversaire sont donc moins de regarder le chemin parcouru depuis 1993 que de nous projeter dans l’avenir : en d’autres termes quelle est notre vocation et sommes-nous à sa mesure ?

Notre vocation : l’invention d’un nouvel humanisme pour le 21ème siècle. 

Il s’agit pour nous, d’une certaine façon, comme le disait Emmanuel Mounier dans les années trente (au  siècle dernier), de « Refaire la Renaissance » ou peut-être plutôt, de « Refaire les Lumières » ; et, pour cela, de puiser dans l’énergie intérieure de la spiritualité (et ce quel que soit le nom qu’on lui donne : espérance, valeurs, éthique, …) et dans l’énergie collective de la démocratie ; pour inventer dans cette « fécondation mutuelle » rien de moins qu’« un nouvel humanisme » pour le vingt et unième siècle, qui permette de sauver, non pas la planète, qui finira bien par s’en sortir, mais l’humanité elle-même et pour cela ces communs qui nous permettent de l’habiter pacifiquement.

Notre mission : une instance de « deuxième-niveau ». 

Pour cela et comme le dit la Charte, nous ne sommes « ni l’embryon d’un parti politique, ni un lieu de ressourcement spirituel ou de prosélytisme », ni d’ailleurs un « nouveau mouvement », qui viendrait concurrencer un certain nombre de nos partenaires. Mais sans être non plus un collectif comme l’est le Pacte du pouvoir de vivre, ni a fortiori une structure fédérale, nous sommes néanmoins une « instance de deuxième niveau » par rapport à notre trentaine de partenaires, membres associés, une méta-organisation, pour utiliser la terminologie de la théorie des organisations ; « une instance commune » de « dialogue entre décideurs, acteurs sociaux et intellectuels ». Nous sommes un « laboratoire » bien sûr, mais pas seulement d’idées, car en même temps, un lieu de partage d’expériences sur l’intériorité et le cheminement personnel et sur le passage à l’action.

Notre engagement : l’intelligence et l’efficacité collective.

S’organiser pour être une « méta-organisation » (« association de deuxième niveau ») de surcroît sur une « méta-dimension » de l’humanité (la spiritualité) n’est pas un exercice facile : c’est ce que nous expérimentons depuis trente ans. Le développement des adhésions et des projets crée de surcroit un contexte de crise de croissance qui interpelle concrètement tout autant notre organisation que nos modes de prise de décisions et nos engagements personnels. Notre vocation, la mission que nous nous sommes donnée nous oblige, à la fois à être exemplaires dans le respect de nos valeurs et à être efficace dans leur expression.

Ce sont ces questions qui seront à l’ordre du jour de notre assemblée générale du 15 avril, réunion qui ouvrira le programme de l’année des trente ans et à laquelle sont conviés nos adhérents, membres actifs, et nos partenaires, membres associés.

Daniel Lenoir, Président de D&S.

1/ L’assemblée générale constitutive a eu lieu le 3 juillet 1993 avec l’adoption de la Charte (https://www.democratieetspiritualite.org/le-magazine/qui-sommes-nous/la-charte-de-democratie-et-spiritualite/)  le CA élu à cette occasion a adopté les statuts de l’association (https://www.democratieetspiritualite.org/le-magazine/qui-sommes-nous/les-statuts-de-ds/) le 11 septembre suivant.

2/ Cf. le Texte d’orientation  présenté au colloque du 25ème anniversaire les 2 et 3 février 2019. https://www.democratieetspiritualite.org/2019/02/23/projet-de-texte-dorientation/

3/ Cf. le rapport moral 2022 « Décrypter les signes des temps »

A propos Régis Moreira

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