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Paris Bd St Germain: rencontre conviviale avec Serge Tisseron
11 décembre 2017 - 19 h 00 min - 21 h 00 min
– Lundi 11 décembre à 19H: :
réunion conviviale avec Serge Tisseron , pédopsychiatre et psychanalyste.
Thème : les conséquences du numérique sur le vivre ensemble et dans l’éducation : difficultés et ressources pour les jeunes.
au 250 bis Boulevard Saint-Germain (75007) Paris (Métro: solférino)
Serge Tisseron est psychiatre, docteur en psychologie habilité à diriger des recherches, membre de l’Académie des technologies, chercheur associé à l’Université Paris VII Denis Diderot (CRPMS). Il a réalisé la première thèse sous la forme d’une bande dessinée (1975), puis découvert le secret de la famille de Hergé uniquement à partir de la lecture des albums de Tintin (1983). Il a imaginé en 2007 les repères « 3-6-9-12, pour apprivoiser les écrans », et l’activité théâtrale appelée « Jeu des Trois Figures » pour développer l’empathie et lutter contre la violence. Il a créé en 2012, en lien avec le MEDDE, le site « memoiresdescatastrophes.org, la mémoire de chacun au service de la résilience de tous ».
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Les empathies
Imaginez un bateau comme en dessinent les enfants : la coque, les cabines des passagers, et tout au-dessus la cheminée.
Les étapes de la construction de l’empathie
L’empathie directe est figurée par la coque du bateau. Tous les bateaux ont en effet une coque, et tous les humains possèdent plus ou moins cette capacité. Elle se constitue en trois étapes : l’empathie affective qui permet à partir d’un an de reconnaître l’émotion de l’autre, et en y répondant, de créer un partage émotionnel ; l’empathie cognitive qui permet de comprendre, à partir de quatre ans et demi, que l’autre est différent de soi ; enfin, l’empathie « mature » qui permet, à partir de neuf ans, de se mettre émotionnellement à la place de l’autre en changeant de perspective émotionnelle. Cette troisième et dernière dimension de l’empathie directe est un processus conscient qui nécessite d’être soutenu et encouragé, notamment à l’adolescence.
L’auto empathie (ou empathie pour soi) fait partie aussi de la « coque » car sa construction obéit aux mêmes étapes que la construction de l’empathie directe. Elle consiste à identifier ses propres émotions et ses propres états psychiques, à les accepter et à leur donner un sens.
L’empathie réciproque est figurée par le pont et les cabines des passagers. Elle correspond à la façon dont une personne reconnaît à une autre ce qu’il reconnaît pour lui-même, à la fois dans les domaines de l’estime de soi, du droit d’aimer et d’être aimé, et des droits citoyens. Elle tient la clé du sens moral.
L’empathie intersubjective est figurée par la cheminée. Quand elle fume, c’est que le bateau avance ! Elle consiste à reconnaître à l’autre la possibilité de m’informer utilement sur des aspects de moi-même encore inconnus de moi, de me découvrir, et d’avancer. Elle pourrait bien tenir la clé du bonheur…