par Bernard Templier
Dans la Bible, les deux figures de l’Intendant et du Prophète apparaissent tour à tour sans être en opposition.
L’Intendant est « le serviteur fidèle et avisé » St.Mat. 25-45 qui fait fructifier les talents reçus (et même en termes purement financiers !) On peut lui attribuer un rôle plus chargé d’humanitè, politique au sens de la gestion du bien commun.
Le Prophéte ne s’embarrasse pas de considérations de gestion sociale,il clame à temps et contretemps les grands principes, il préche par l’exemple,paye de sa personne, l’intendance suivra.
Essayons de replacer nos personnages face au problème de l’Emigration.
I- Le bon Intendant se pose quelques questions du genre :
- Cette immigration est elle bénéfique pour les émigrés ?
- Cette immigration est elle une chance pour la nation ?
- Une immigration est elle possible, et à quelles conditions ?
Point 1 : L’immigration est bénéfique aux émigrés
Mettons à part les réfugiés politiques pour qui la sécurité prime toute autre considération L’immigré » économique » va lui trouver solution à plusieurs problèmes : . Il ne va pas mourir de faim . Il peut être soigné, lui et sa famille . Ses enfants iront à l’école
Par contre,il subsiste 2 problèmes de taille :
- L’absence de logements
- La diminution des emplois non qualifiés
Accueillir un immigré sans lui procurer un logement et un travail est, soit de l’inconscience, soit de la malhonnêteté.
Point 2 : L’Immigration chance pour la Nation
Aspect économique : Ne pas raisonner uniquement avec nos 3 millions de chômeurs actuels,mais au moins à l’horizon 2015 . Cela veut dire aussi comprendre l’évolution de nos capacités dans une économie globalisée. Aspect social : Que peut devenir le système social français d’ici 10 ans ?
Point 3 : Qu’est ce qui est possible ?
Le potentiel migratoire de l’Afrique est vertigineux, ils seront 1,3 à 1,4 milliards d’ici 2020 ou 2050, quant à l’Asie…
Nous voyons déjà que le modèle d’intégration français ne sait plus résoudre la question de la coexistence étroite de cultures différentes. Ce problème culturel devient plus important que celui de la capacité économique : l’identité nationale devient impuissante devant les ségrégations communautaires, territoriales ou ethniques.
II – Le Prophète
Il rappelle que chaque vie est une histoire sacrée, que nous ne pouvons ignorer la misère de nos frères,que notre aisance actuelle,même menacée, peut être partagée
Que la terre appartient à tous et que nous disposons d’un patrimoine peut être mal utilisé
Que la particularité française n’est pas forcément le modèle mondial du futur
Le Prophète peut prêcher par l’exemple :
- Apporter ses compétences en Afrique
- Partager un foyer SONACOTRA
- Accueillir chez lui (ou avec des amis) une famille et lui trouver du travail
Il serait malhonnête qu’il se contente « d’interpeller » les « Pouvoirs publics » sans se soucier de l’avis des autres citoyens : c’est eux qu’il faut convaincre de repenser notre mode d’existence avec les accents du cœur et non avec de faux arguments économiques.
Cependant cette voix doit résonner pour nous rappeler à l’essentiel.
III – Le courage de l’avenir
Le défi que nous avons à relever n’est pas d’accueillir un nombre indéfini de migrants dans un contexte social qui aura disparu dans peu d’années.
Il nous faut rebâtir un vivre ensemble
- Où l’épanouissement de chaque homme prime sur la consommation
- Où un projet commun, à dimension nationale et européenne nous permet de jouer un rôle efficace dans la gestion humaine de cette Planète si l’Evangile est sans ambiguïté sur notre attitude personnelle « J’étais un étranger,tu m’as accueilli », nous avons besoin d’une sérieuse impulsion de l’Esprit pour penser le quantitatif. L’Esprit semble agir par prédilection sur les bonnes volontés rassemblées : au-delà des paroles symboliques,il nous faut conjuguer un faisceau d’innovations,d’actions solitaires et solidaires,de prises de risques, d’aventures irrationnelles et la sagesse des Justes.
Nous en avons les moyens.