Une veillée de prière interconvictionnelle
Témoignage chrétien n°4038
Un acte de résistance spirituelle ! C’est ainsi qu’a été présentée la veillée de prière pour la paix qui a eu lieu le 30 novembre au Forum 104, à Paris, en hommage à toutes les victimes du conflit israélo-palestinien. Lancée à l’initiative de plusieurs associations engagées dans le dialogue interconvictionnel et dans le combat pour la fraternité, cette veillée «de recueillement et d’apaisement» a rassemblé autour de textes poétiques, de pièces musicales, de chants et de moments de silence près de 500 personnes de toutes confessions et de toutes convictions.
Parmi les participants, Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation pour l’islam de France, un frère de Taizé, des représentants de l’Union bouddhiste de France, des prêtres, des pasteurs, des imams, des rabbins comme Michel Serfaty, fondateur de l’Amitié judéo-musulmane de France, ou Yann Boissière, des Voix de la paix. Il y avait aussi des représentants de l’Amitié judéo-chrétienne de France et du Groupe d’amitié islamo-chrétienne, qui, pour la première fois, participaient à une démarche commune. L’archevêque de Paris avait délégué l’un de ses évêques auxiliaires, Mgr Philippe Marsset, tandis que la Conférence des évêques de France était représentée par le Service national pour les relations avec les musulmans et celui pour les relations avec le judaïsme.
«Ce qui nous rassemble ce soir, c’est notre humanité commune, notre foi en l’humanité et notre envie d’espérer », ont affirmé les organisateurs en introduisant la soirée. «Ensemble, dans un esprit de compassion, nous voulons témoigner de notre douleur face à l’horreur et face à toutes les souffrances en Israël, à Gaza et dans le reste des Territoires palestiniens […] Ensemble, nous exprimons notre volonté de rester des femmes et des hommes pétris d’humanité afin de ne pas nous laisser emporter par le déferlement de haine et de violence qui nous atteint aujourd’hui, ici et là-bas. Nous en sommes convaincus: chaque guerre est une défaite; toute paix est une victoire. »
Par la diversité des participants et par l’esprit de communion qui a animé l’assemblée ce soir-là, la tenue de cette veillée, dont la préparation fut un véritable tour de force, a représenté elle aussi une petite victoire. «Nous espérons avoir apporté notre pierre à la pacification des esprits et à l’édification d’un monde plus juste et plus humain, où chacun puisse exister librement et en sécurité, a témoigné à l’issue de la soirée Christine Taieb, présidente de l’AJMF-Paris. En n’oubliant jamais qu’au-delà de toutes nos appartenances et de toutes nos convictions nous formons une seule et même famille humaine. »
Laurent GRZYBOWSKI