11L197 Accompagnement spirituel des demandeurs d’emploi

Accompagnement spirituel des demandeurs d’emploi

Propositions de D&S

A partir des travaux déjà engagés et de notre compréhension de la demande, voici quelques réflexions et propositions que nous soumettons au débat, que nous sommes prêts à expliciter lors d’une réunion de travail ad hoc et dans lesquelles nous sommes prêts à nous investir très opérationnellement.

Permettre aux demandeurs d’emploi de disposer d’un accompagnement spirituel, c’est leur offrir un espace leur permettant de prendre conscience de leur spiritualité (quelle qu’elle soit, religieuse ou non), de ce qu’elle peut leur apporter en termes de ressources et de valeurs.

En premier lieu, nous proposons que cet accompagnement soit  basé sur la parole et l’écoute. De fait, nous ne sommes pas favorables à l’envoi préalable de textes aux participants dont certains pourraient être mis en difficulté (sentiment de “ne pas avoir le bagage suffisant” pour se les approprier, barrière de la langue notamment à l’écrit …) et donc, peu enclin à participer. D’autant que les textes seront inscrits dans une tradition et que nous souhaitons ne heurter personne…

En second lieu, c’est le cœur de notre proposition et ce sur quoi nous pouvons intervenir, la question centrale, selon nous, est la suivante : comment cette spiritualité participe de son alignement personnel, quel lien avec une valeur ajoutée professionnelle ? Ce que dans le monde du travail (pas de l’entreprise uniquement), voire au-delà, on nomme les soft-skills.

Car l’accompagnement spirituel, au-delà de rompre la spirale de l’isolement, de la dévalorisation, de la perte de l’estime de soi, … vise à “outiller” la personne dans sa recherche d’emploi et son retour au travail et à lui donner des points d’appuis intérieurs source de motivation et d’espérance dans la durée parfois longue de cette recherche.

Nous préconisons de miser sur le collectif par la mise en place de groupes de paroles dont le déroulé serait le suivant :

• Ouverture par un temps de méditation / silence et d’intériorité , de présence à soi-même (réflexion personnelle : on silence pour se connecter à soi dans cet instant là )  (session de pardon en plus pas en début de session)  compte tenu de la maltraitance des institutions que nombre de demandeurs d’emploi subissent ;
• Expression des participants sur leur situation, problématique, difficultés à partir de questions précises proposées par l’animateur /trice , … ;
• Recherche autour de la spiritualité et mise en commun d’applications concrètes dans la vie personnelle / professionnelle, dans la relation aux autres, … Des documents peuvent, à ce moment, être partagés par les participants y compris empreints des traditions religieuses ou spirituelles. Des textes, prières ou autres peuvent être lus par les participants qui souhaiteraient partager l’apport spirituel de ceux-ci et en quoi cela les a aidés concrètement. ;
• Identification de rituels quotidiens, hebdomadaires, … qui permettent de sortir de l’isolement et de donner force pour raviver la flamme et renouer de la relation aux autres ;
• Mise en lumière des valeurs qui, selon les personnes, nous guident dans la vie,  qui donnent de la force, qui nous structurent.
• Travail sur la transposition et l’utilisation de ces valeurs dans le cadre de la recherche d’emploi : dans le cv, la recherche de l’entreprise, du poste correspondant, l’utilisation des réseaux, l’entretien de recrutement, … → lien avec les soft-skills.
• Conclusion du groupe de paroles : et maintenant, qu’est-ce que tu voudrais qu’il se passe ? : question à la fin d’un coaching autour d’une problématique, ici la question de fin serait plutôt : que retiens-tu, qu’emportes-tu de la session de partage de ce jour ?

 

Un dernier point sur la question-même de la spiritualité et le risque potentiel d’être taxé de prosélytisme dans notre proposition d’accompagnement.

Nous considérons, d’une part, qu’il ne faut pas avancer masqué, c’est à dire annoncer clairement que ces temps sont des espaces de partages sur ce qui nous anime profondément comme cadre de valeurs qui sous tend notre éthique personnelle, d’autre part, qu’a contrario il convient d’assumer cette part de nous, intérieure, qui peut participer de la recherche d’emploi en nous ressourçant, en nous guidant en nous inspirant et qui participe de notre singularité et donc de la richesse d’un collectif.

 

Pour Démocratie & Spiritualité

Anita Olland

Monika Sander

Laurence Vernant-Fabert

21/03/2023