Accueil > Non classé > 11L196: La provocation par Monika Sander

11L196: La provocation par Monika Sander

Evelyne Larguèche : La Provocation – Au risque de l’image de soi

Ed. In Press, 2023 – Collection Psy pour tous

 

Evelyne Larguèche est sociologue, docteure en Psychopathologie clinique et Psychanalyse, ce texte sur la provocation fait suite à son essai « L’injure, la blessure du moi » publié dans la même collection en 2021.

La provocation est-t-elle uniquement un risque comme l’indique le sous-titre, ou peut-elle être un soulagement sinon une libération ?

L’autrice procède par étapes en passant par le sens des mots, on peut provoquer « à » ou « quelqu’un » ou simplement se demander à partir de quand ou de quoi il y a provocation. S’agit-il d’une infraction ou d’une effraction, d’une transgression ou d’une perversion ? Elle peut-être verbale ou scripturaire – nos réseaux sociaux en sont un bel exemple – mais aussi muette, le mutisme est une arme redoutable.

Autre facteur important : l’état de la société, ce qui est provocation aujourd’hui sera peut-être acceptable quelques années plus tard (comme le mariage de deux personnes du même sexe), c’est un des moyens de changer la société à marche forcée mais au risque de la déstabiliser. Et attention à l’effet « meute »,  tout à fait redoutable. Pour diminuer au mieux tout risque de manipulation, consensus et consentement devraient faire partie de l’enseignement général.

Si agression, humiliation, culpabilisation, non-respect de la personne sont souvent le but de la provocation, délicatement utilisée, elle peut s’avérer efficace pour faire réfléchir et avancer, guérir d’une vulnérabilité.

Quid du provocateur ? Qu’est-ce qui l’incite à se lancer dans cet exercice périlleux ? le sentiment d’exclusion ? l’empathie comme forme d’appel à la complicité ? désir de réflexion ? Il peut choquer aujourd’hui et être accepté comme précurseur quelques années plus tard. « Tout est à comprendre, surtout ce qui paraît évident » déclarait un jour Boris Cyrulnik. Même la personne dont la simple existence est considérée comme une provocation permanente.

Reste une chose, la provocation peut faire beaucoup de bien à la personne qui la prononce ; elle le libère et il s’en sort grâce à une pirouette « de toute manière c’est lui qui a commencé ». Peut-être est-il plus raisonnable de se servir de la dérision ou de l’humour pour se sortir d’une situation redoutable ?

Court récit extrêmement fouillé, impressionnant par sa précision. Il évitera au lecteur une psychanalyse longue et coûteuse.

 

Monika Sander, février 2023

 

A propos Régis Moreira

Sur le même thème...

8L207: Vagabondages d’octobre 2024 par Monika Wonneberger-Sander

Vagabondages d’octobre 2024   Les vacances gardent pour moi ce côté merveilleux hérité de l’enfance, …

 

En continuant votre navigation, vous acceptez que ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Plus d'infos

En poursuivant votre navigation, vous consentez nous autoriser dans le but d'analyser notre audience et d'adapter notre site internet et son contenu pour qu'il réponde à vos attentes, que nous utilisions Google Analytics, service susceptible d'installer un ou plusieurs cookies sur votre ordinateur.

Fermer