La conférence de oiseaux
Farid Al Din Attar
« Pauvre triste. Combien de temps ton cœur restera captif des illusions de ce monde ? Parlons-en, de ce monde ! A-t-il un souci pour toi ? Il ne sait même pas qu’on croupit sans espoir dans ses replis puants. Que tu sois mort ou vif, pour lui, c’est tout pareil. Sais-tu ce qu’il est, ce monde ? Un dépotoir. On y grouille comme des vers et l’on y trépasse écrasé sous d’impitoyables angoisses … Ami, sur le chemin de Simorgh nous périssons peut-être, mais au moins, si la mort nous veut, qu’elle nous trouve à le chercher … »
(…)
« Ô toi qui t’ébahis devant les mille feux des apparences ; toi dont le cœur ne s’émeut pas aux lumières des vrais matins ; tu es semblable à la fourmi, voyant la nuit, niant le jour, captif des masques du néant ! Laisse les mirages à l’air bleu, goûte enfin la vie du dedans, cherche le sens secret des choses, le dehors n’est rien, que du bruit.