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Essai d’autobiographie spirituelle – Nicola Berdiaev

Note de lecture de Bertrand Parcollet parue dans la Lettre D&S n°177 Décembre 2020 à propos du livre de Nicolas Berdiaev – Essai d’Autobiographie Spirituelle

 

« L’Essai d’Autobiographie Spirituelle » de Nicolas Berdiaev est un ouvrage épais, ardu au premier abord. Il s’agit effectivement d’un « Essai », dont la forme pourrait renvoyer à Montaigne, et d’une « Autobiographie », centrée sur une spiritualité en excluant pudiquement tout éclairage intime.

Il a été fait référence à la pensée de Berdaiev, récemment à plusieurs reprises, à D&S.

Ce livre de près de 450 pages est aujourd’hui difficile à se procurer, en absence de réédition récente.

Aussi proposons-nous d’y accéder dans le site, par une compilation de citations, répertoriées en moins de 50 pages et dans l’ordre des chapitres. ICI Compilation Berdiaev

L’intention est naturellement d’inviter à une lecture de l’ouvrage dans son ensemble.

Mais on y trouvera déjà, en première approche :

  • Le parcours d’un Russe, né en 1874 dans une famille de la haute aristocratie, réfractaire à une éducation militaire, militant communiste, déporté en Sibérie par le régime tsariste, puis exilé par les Soviets, réfugié à Berlin en 1924, installé à Paris à partir de 1926 où il côtoie activement les milieux intellectuels jusqu’à sa mort en 1948.
  • Le principe d’une vie spirituelle fondée sur la Liberté, incréée, préalable à l’Etre, subjective et de nature divine, moteur de l’élan créateur que Dieu attend de l’homme. « Dieu œuvrant avec l’homme, l’homme oeuvrant avec Dieu »
  • Une philosophie existentialiste d’une certaine manière et personnaliste communautaire, inspirée de Dostoievski, Kant, Pascal… discutée avec Maritain, Mounier…
  • Une eschatologie revendiquée pour extraire « ce monde » de ses contraintes, de ses limites et de sa nécessité.
  • Une fidélité à l’Église orthodoxe qui ne l’empêche pas d’en critiquer le cléricalisme et la servilité au pouvoir temporel.
  • Un œcuménisme chrétien ouvert au catholicisme et au protestantisme.
  • Une certaine fidélité à l’idéal marxiste d’une partie de l’intelligentsia russe d’avant 1905.
  • Une morale singulièrement libertaire et malthusianiste pour ce qui concerne notamment la sexualité et le mariage.
  • Un rejet profond de toutes formes de hiérarchies verticales mais une réticence (peut-être héréditaire) à la démocratie : « la grande masse de l’humanité » ne la recherchant pas, la liberté n’est pas démocratique.
  • Bien d’autres thèmes…
  • Une écriture spontanée, circulaire, répétitive, parfois contradictoire, probablement sans ratures ni repentis : rencontre avec l’intelligence d’une personnalité attachante, réservée, complexe, souvent en rupture avec les idées en cours.

A propos Régis Moreira

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