par Gilles Guillaud
Immigration choisie, immigration subie, immigration jetable…… Comment aborder ce sujet, où chacun se sent porteur de la vérité S’exprimer c’est s’exposer prendre le risque d’être classé, de se faire considérer comme ennemi……comme étranger. Arrêtons de considérer l’autre comme étranger.
Arrêtons l’esprit d’exclusion. Chacun doit dire et je dois dire, ce à quoi je crois, car c’est à cela que je crois….. Par mon histoire par ma culture, je crois à l’immense importance du sujet…… que je l’aborde en chrétien….. que je l’aborde en citoyen
Oui le Christ l’a dit. La Samaritaine, rejetée par tous en Judée, au point de vouloir mourir, rencontre le Messie au bord du puits. Il lui demandera à boire. Il avait besoin d’elle. C’est cela qu’il a voulu lui dire. C’est cela qu’il a dit
Etranger, toi devant moi, tu es mon frère et j’ai besoin de toi tu as besoin de moi
Nous devons accueillir l’étranger
Ceux qui sont sans papiers, ceux qui ont des papiers ceux devenus français et ceux qui sont français, Les français, ceux qui sont au chômage , ceux qui ont un emploi et ceux qui réussissent, ceux qui ont peur aussi, et ceux que nous exploitons, médecins sous payés dans nos hôpitaux, alors que l’espérance de vie en Afrique est de 20 ans inférieure à ce qu’elle est chez nous.
Où est donc l’étranger ? Nous sommes tous étrangers
Suivant nos rencontres nous sommes plus sensibles à certains. Pensons aussi aux autres
En citoyen j’observe. Un retour en arrière chez nous : l’exode des campagnes, Bretons et Auvergnats immigrant vers Paris dans leurs petits métiers. Industrialisation, capitalisme…..Germinal, l’immense coût humain pour que nous vivions mieux
Et maintenant la mondialisation…..Le capitalisme est devenu mondial. Les immigrés viennent de pays où il n’y a pas d’emploi et rêvent de pays dont on parle à la télévision. Ils rêvent jusqu’à quelquefois en mourir.
Comment se fera le développement ? dans nos pays ? dans leurs pays ?
Dans nos pays sûrement pas en consommant sans produire, en délocalisant Dans leurs pays sûrement pas en choisissant pour nos besoins leurs gens les plus compétents.
Nos développements sont liés. Nous devons négocier, nous devons discuter
Nous devons négocier, nous devons réguler,
Des principes et des lois. En France nous devons négocier avant de produire des lois que nous réfuterions par la suite.
L’éthique du débat ? Apprenons à discuter entre nous
Mettons nous d’accord sur certains éléments. Trois d’entre eux pourraient peut être faire progressivement l’objet d’un consensus, sans rien figer, en sachant que suivant nos sensibilités certains mettent l’accent sur un point, d’autres sur l’autre
- Un nouvel équilibre entre regroupement familial et immigration professionnelle. L’importance relative des regroupements familiaux, semble vraiment trop grande. Mais l’on ne peut discuter sur un des thèmes sans discuter sur l’autre
- Pour l’immigration professionnelle des accords avec les pays d’origine, des contrats avec les migrants impliquant aides à la formation, aides à la réinstallation.
- Pour les regroupements familiaux une distinction claire entre déjà installés (la loi n’a pas de rétroactivité) et nouveaux installés. Pour eux il semble nécessaire d’envisager une sorte d’examen de citoyenneté pour leur faire connaître esprit et lois de notre république
A partir de là on verra en quoi il est nécessaire de légiférer. Mais la loi n’est pas tout et elle peut se changer dans une démocratie
L’immigration, un débat d’exclusion, un débat de passion. Arrêtons.
Ce n’est pas par une précipitation politicienne ou par des occupations d’églises qu’on règlera la question.
Mais en associant une démarche humaniste, certains diront spirituelle et une démarche politique pour une meilleure démocratie
Gilles Guillaud